Les crèches, laboratoires du genre

« LEUR PASSIVITE LEUR SERA FATALE. NOTRE BUT EST DE RENDRE NOTRE ENNEMI PASSIF » (Mao Tsé-Tong)

Le Rapport sur l’égalité entre les filles et les garçons dans les modes d’accueil de la petite enfance, rédigé en décembre 2012 par l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) à la demande de Mme Najat Vallaud-Belkacem est truffé de références au genre. Encore une fois, les institutions publiques y affichent leur ambition de « déconstruire les préjugés liés au sexe » en agissant sur les enfants et les professionnels qui les encadrent et en partant du postulat que l’éducation se doit d’encourager la neutralité et l’indifférenciation des sexes. « Les préjugés liés au sexe sont datés dans le temps et situés dans l’espace et ils peuvent donc faire l’objet de déconstruction ». (page 64)

Le rapport commence par déplorer que 63% des petits enfants soient exclusivement élevés par leurs parents. Vous ne comprenez pas où est le problème. Vous vous dite même peut-être « seulement 63% ! » Mais pour l’IGAS, c’est encore beaucoup trop puisque ces enfants échappent à l’influence des intervenants publics qui ont comme noble mission de déconstruire les stéréotypes liés au genre et de lutter pour l’égalité hommes-femmes et ce dès le plus jeune âge. Ce rapport concerne les professionnels de la toute petite enfance (0-3 ans) qu’il juge trop tièdes et qui, « sous couvert de neutralité », permettraient la reproduction des stéréotypes.

Dans les « constantes préoccupantes », on note également « la forte rigidité des enfants par rapport aux rôles des sexes ». Nos enfants seraient d’horribles conservateurs ! Le fait que de très nombreux psychanalystes insistent sur l’importance pour les tout-petits de se constituer une identité sexuée et de se sentir « comme tout le monde » ne désarme par les idéologues de l’IGAS qui – en dépit du bon sens – attribuent cela à l’importance que les enfants accordent aux apparences sociales. Mais le bon sens n’a rien à faire là-dedans, voyons !

Fort heureusement, l’IGAS-redresseur de torts a élaboré la démarche « PASS-ÂGE » qui prévoit des actions exemplaires.

Il s’agit d’abord de sensibiliser particulièrement les hommes : les pères (page 4) et les hommes intervenant auprès d’enfants (page 70), soupçonnés d’influencer les garçons  dans le mauvais sens. « Le masculin comble le masculin ». Tout le document est empreint de ce soupçon. Il faut par exemple encourager les pères à s’engager dans une « paternité active » puisqu’ils ne sont visiblement pas assez impliqués dans l’éducation de leurs enfants (page 70). Le rapport préconise de créer une mission nationale de promotion de l’emploi masculin dans la prise en charge de la petite enfance : voir des hommes materner et changer des couches ferait partie des moyens de « déconstruire la division sexuelle des tâches et des activités ». Les nominations d’hommes dans ces métiers devront être l’objet de toute la vigilance des institutions concernées (page 74).
Dans les annexes du document, Serge Tisseron, psychanalyste, « analyse » un corpus de publicités. Il conclut bien sûr que les petits garçons y sont valorisés, les petites filles délaissées : les publicitaires, avec la bénédiction des consommateurs-parents, se feraient eux-aussi les complices de l’hégémonie masculine. L’IGAS peut donc logiquement affirmer que seules les crèches et les écoles sont à même de lutter dans le bon sens.

Page 58, il prend en exemple le projet « Alerte Stereotypix » concocté par l’Association « Citoyennes maintenant » (association féministe animant également un « café du genre »). Il s’agit d’une formation pour adultes intervenant dans les crèches qui réprime les adresses telles que « tu es jolie » à une petite fille ou « tu es fort » à un petit garçon. La police du genre est en marche. Il y a bien des « pilotes du genre » chez nos amis suédois (page 64).

Les auteurs du rapport se félicitent ensuite des initiatives prises par les  crèches de Seine Saint Denis, ce département innovant en la matière, notamment des échanges avec les pays dans lesquels la théorie du genre est mise en pratique (page 56). La Suède est abondamment citée comme modèle. En effet, on y encourage l’utilisation du pronom neutre « hen » dans les échanges avec les enfants, dans les comptines ou les chansons ; on ne s’adresse plus aux filles et aux garçons mais aux « amis » ou aux « copains » et certaines crèches ont banni tous les jouets dits « symboliques » tels que les voitures ou les poupées, les jeux de construction étant jugés neutres. Dans certaines crèches suédoises, on compte les activités que les enfants choisissent : s’ils ont tendance à choisir trop souvent des activités « genrées », on les convoque pour un petit entretien destiné à réorienter leurs choix. Quant aux histoires qui leur sont racontées, elles proposent des scénari dans des familles « différentes » (deux papas, deux mamans, etc.)

Dans cet esprit, l’IGAS préconise la création de crèches pilotes dans lesquelles les professionnels seront étroitement cornaqués: « une formation aux enjeux d’une éducation non-sexiste a ceci de particulier qu’elle implique les personnes bien au-delà de leur engagement strictement professionnel » (page 67). Bien au-delà… Cela signifie donc que ces professionnels doivent être intimement convaincus de faire le bien quand ils luttent contre les stéréotypes. Pour l’instant, leur timidité en la matière est un frein : l’IGAS regrette leurs réserves à entrer dans la sphère intime des familles et à influencer l’éducation sexuelle des enfants qui leur sont confiés. Et là, le vocabulaire se fait plus guerrier : « il faut que le camp de base soit bien assuré » (page 67). Autrement dit, il faut faire des professionnels de l’enfance des soldats de la déconstruction des stéréotypes liés à la différence des sexes.

Les livres utilisés dans la crèche doivent être passés au crible de l’égalité en se référant à des bibliographies établies dans le souci d’éliminer les stéréotypes. Il convient en outre de « bannir les jouets vecteurs de stéréotypes et veiller à n’acquérir que des jeux débarrassés d’éléments (couleurs) inducteurs de choix par les enfants et privilégier les jeux de construction et d’innovation plutôt que les jeux d’imitation ». Quand on sait quelle importance revêtent les jeux de rôle pour la construction de l’identité des petits ! Mais non: aux orties les dinettes, les petites voitures et les déguisements ! Sauf si Quentin accepte de porter un tutu alors que Sophie empoigne la lance à incendie.

Dans le souci de propager la nouvelle idéologie uniformément et avec un maximum d’efficacité, le rapport forme également le souhait d’une meilleure coordination des personnels travaillant avec les enfants (page 70). Même les maternités sont visées car la promotion de l’égalité doit se faire « dès la naissance ». Les annexes proposent des questionnaires à distribuer aux futurs parents, questionnaires qui vont jusqu’à interroger les parents sur le choix des vêtements de naissance… Si, par malheur, vous recevez une gigoteuse rose parce que vous attendez une fille, jetez-la. Vous feriez  le jeu du sexisme, du machisme et vous permettriez que l’implacable hégémonie masculine perdure.(page 70 et annexes)

La dernière partie du document propose d’encourager la recherche afin de consolider les bases théoriques sous-tendant toutes ces propositions. Les chercheurs sont donc invités à corroborer des théories et non à investiguer librement. Les auteurs du rapport savent déjà que le caractère sexué des compétences et des qualités humaines est une « idée fausse » (page 75). S’ils ont d’ores et déjà identifié les « idées fausses » (et donc les idées vraies !), on se demande à quoi sert de lancer des recherches dans le domaine, si ce n’est à tenter de donner un crédit scientifique à l’idéologie qui les inspire.

Pour le moment, ce ne sont que des obligations de moyens… À quand les obligations de résultats? A quand les mesures en début puis en fin de cycle ? Les évaluations permettant de vérifier que les petits cerveaux aient bien été lavés? Il ne faudra pas attendre bien longtemps puisque les observations, grilles d’évaluation, vidéos et autres procédés de contrôle sont déjà effectifs dans certaines crèches de Seine Saint Denis. Nul doute que si les conclusions de ces études n’allaient pas dans le sens souhaité par les commanditaires, elles seraient habilement manipulées ou consciencieusement « oubliées » au fond d’un tiroir de ministère.

Il est d’ailleurs expressément précisé qu’il ne s’agit pas d’atteindre un résultat normatif mais d’ouvrir des perspectives. Comme on se sent morveux on se mouche…

http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/RM2012-151P_egalite_fille_garcon_petite_enfance.pdf

Une réflexion sur “Les crèches, laboratoires du genre

  1. Ne tombons pas dans le piège des nouveaux réactionnaires, qui tentent de déconnecter l’humain de son enracinement naturel, dont la sexualité est la composant la plus forte.
    Ils camouflent une attaque en règle contre la sexualité naturelle par une idéologie fumeuse, dont l’axe principal se nomme « identité de genre », ce qui ne veut rien dire..
    Ils tentent de nous faire croire que « identité de genre » et « égalité des sexes » ont le même sens, ce qui est une absurdité.
    C’est une tromperie manifeste…

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