Nous encourageons les parents des élèves d’écoles primaires et collèges à questionner les chefs d’établissement sur leurs intentions concernant l’enseignement de l’égalité des sexes et la lutte contre l’homophobie dès le plus jeune âge. Ces combats sont légitimes bien sûr, mais il ne faut pas qu’ils soient le prétexte à l’introduction de la théorie du genre à l’école (même si le mot « genre » est aujourd’hui banni du vocabulaire de l’Education Nationale) et à la tentative de déconstruire la complémentarité des sexes, ainsi que le proposent certaines associations LGBT et des syndicats enseignants.
Certains professeurs zélés n’ont pas attendu l’injonction gouvernementale pour commencer l’expérimentation sur les jeunes élèves: http://fr.novopress.info/124438/narbonne-la-theorie-du-genre-enseignee-dans-une-ecole-catholique/
C’est pourquoi nous proposons ci-dessous une lettre type, adressée aux chefs d’établissement. Chacun pourra la modifier et l’accommoder comme il le souhaite.
Et si vous écrivez une lettre de votre cru et qu’elle vous semble utilisable par d’autres parents, n’hésitez pas à nous la faire parvenir par e-mail à: nonaugenre@gmail.com. Après validation par notre équipe, nous la mettrons en ligne sans citer votre nom bien sûr. Merci d’avance de votre participation.
Date, destinataire, etc.
OBJET : REFONTE DES PROGRAMMES SCOLAIRES SUR L’ÉDUCATION À L’ÉGALITE DES SEXES À L’ÉCOLE
Madame, Monsieur,
Nous souhaitons aborder avec vous un certain nombre de préoccupations dont nous pensons que vous pouvez partager l’essentiel.
Le ministère de l’Éducation nationale opère une refonte des programmes scolaires applicables dès la rentrée 2013. Il y introduit notamment de nouveaux « enseignements » concernant l’éducation à l’égalité hommes-femmes, organisant l’ l’indifférenciation des sexes. La déconstruction des stéréotypes du genre y est présentée comme un moyen d’émancipation privilégié, de la dernière année de maternelle jusqu’en première.
En substance, la théorie du genre pose qu’un enfant peut d’affranchir de son sexe biologique et de sa morphologie de fille ou de garçon, en choisissant son « sexe social ». Pour qu’il ait ce choix, il faut que la société, les parents, l’école, ne le « rangent » pas dans un genre mais l’éduquent de la manière la plus neutre, la moins différenciée possible : dire à une fillette qu’elle est jolie ou à un petit garçon qu’il est très fort serait déjà trop « genré » et contribuerait à créer et consolider des visions stéréotypées des différences de sexe. Mais, ce n’est pas tant que les nouveaux programmes obligatoires de l’école de la République fassent de l’égalité des sexes et la lutte contre l’homophobie des priorités éducatives ; ils semblent surtout viser à déconstruire les identités dès le plus jeune âge et ce d’une façon non scientifique, en introduisant un nouvel enseignement obligatoire de morale laïque et d’éducation civique selon des méthodes expérimentales – puisqu’inédites.
En préambule, nous tenons à vous signifier notre attachement à la mission d’enseignement qui s’inscrit dans le cadre juridique d’un service public d’éducation. Ainsi, les sciences de la vie et de la terre, et toutes les sciences biologiques ou civiques sont bien au cœur des missions des écoles maternelles, primaires, collèges et lycées. Nous les considérons comme des missions essentielles. Ce n’est donc pas un déterminisme obscur, familial, ethnique, social, intellectuel ou rétrograde qui nous anime.
Pour nous, parents, l’émancipation d’un élève passe avant tout par les savoirs et évacue toute forme de « conditionnement ». L’épanouissement ne peut pas être le formatage d’un « Homme Nouveau ».
Les innombrables champs d’études consacrés au « Genre » sont déjà bien implantés dans les universités et les grandes écoles françaises. Ils cherchent à prouver que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas biologiques ou naturelles, mais sont historiquement construites et socialement reproduites. L’école souhaite « déconstruire l’idéologie de la complémentarité homme-femme » pour « tendre vers une société » égalitaire. L’école empêchera la « différenciation sexuée » et l’intériorisation par les enfants de leur identité sexuelle. Les conséquences sur l’équilibre psychologique de nos enfants peuvent être lourdes. Nous estimons d’ailleurs que cette situation peut aussi être préoccupante pour tout le corps enseignant : la reconnaissance de la différence des sexes est un droit essentiel dans la construction de la personnalité et de l’identité des enfants.
Aussi, chaque parent a le droit, ou plutôt le devoir de refuser de tels enseignements, par principe de précaution et pour le respect des consciences, des sensibilités et des valeurs de chacun.
Nous avons de très vives craintes que la possibilité qui vous est donnée de faire intervenir dans votre établissement des intervenants issus d’associations – celles-ci ayant un parti pris compte tenu de leur orientation sexuelle et de leur militantisme avéré – ne conduise très rapidement à la mise en place de séances dont le contenu pédagogique échapperait au contrôle du service public et s’éloignerait dangereusement de sa mission éducative. Aussi, nous nous opposons fermement et particulièrement à ce que nos enfants participent à des ateliers qui les mettraient en contact avec toutes les associations LGBT. Si l’école s’engage dans la « lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes « dès le plus jeune âge », seuls les enseignants doivent être aptes à le faire.
Par ailleurs, nous pensons que l’idée de la complémentarité homme-femme n’est pas incompatible avec celle d’une société égalitaire, l’altérité Homme-Femme n’ayant rien d’une idéologie ou d’une réalité humaine incompatible avec celle des couples de même sexe.
Nous espérons que les propositions de certains syndicats d’utiliser des supports pédagogiques comme « Papa porte une robe » ou « Tango a deux papas » dont les contenus contreviennent volontairement à tous les schémas familiaux traditionnels ne seront pas retenus (voir sur le site du SNUIPP – Dossier à télécharger en PDF). Puissent les familles homoparentales ou homosexuelles trouver leur place dans notre société sans lutter ni marginaliser les schémas familiaux classiques – et majoritaires. Ces « « nouvelles parentalités » y sont enseignées comme des faits objectifs souhaitables et non comme des choix. Les parents doivent pouvoir garder la main sur l’éducation à la sexualité de leurs enfants. Toute entrave à ce principe serait une violation manifeste des droits naturels des parents.
La Déclaration universelle des droits de l’homme reconnaît que « la famille est l’élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’Etat » (art. 16.3) et que « les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants » (Art. 26.3). En ratifiant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, les Etats se sont engagés « à respecter la liberté des parents de faire assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs propres convictions » (Art. 18.4). De façon plus explicite encore, la Convention européenne des droits de l’homme énonce que « L’Etat, dans l’exercice des fonctions qu’il assumera dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement, respectera le droit des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques » (Protocole additionnel 1er, Art. 2).
D’autre part, selon le code civil (article 371-1) l’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. Elle appartient aux parents jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité. Notre devoir – à vous, chef d’établissement, à nous, parents – est de veiller à ce que l’élève puisse construire son identité en harmonie avec sa culture, son environnement et son potentiel. Nous pensons que cette mission se heurte violemment à l’objectif assumé du nouveau programme qui vise à déconstruire, et à « arracher » les mineurs à leurs acquis culturels.
Nous croyons en la liberté de conscience et des parents et des enseignants, de distinguer deux domaines qui ne sont plus confondus depuis très longtemps déjà : celui des croyances, qui sont personnelles, libres et variables, et celui des connaissances, qui sont communes et indispensables à tous, de l’aveu de tous.
Ayant exposé par la présente, toutes nos inquiétudes, nous aimerions connaître votre point de vue au plus vite. Peut être serait-il judicieux d’organiser une réunion d’information sur la refonte des programmes scolaires dès la rentrée, afin de renforcer le lien de confiance qui lie les parents d’élèves à votre établissement. Nous sommes impatients d’avoir votre avis sur nos préoccupations et surtout, d’être rassurés quant aux moyens qui seront adoptés pour enseigner l’égalité des sexes à nos enfants.
M. Vincent Peillon a déclaré : « pour changer l’école, les lois ne suffisent pas, il faut changer les habitudes » (Magazine Télérama, novembre 2012). Nous avons tous le devoir, membres de l’Education nationale, et parents, de nous informer et de débattre sur ces habitudes que nous devrions changer.
En vous priant de croire à notre attachement indéfectible au service public de l’Éducation nationale et vous assurant que sommes persuadés de votre motivation à servir l’intérêt supérieur des enfants que nous confions à votre établissement, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.
Signature
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Excellent article… Il faudrait juste, en droit, ne pas oublier la Convention Internationale des Droits de l’Enfant qui permet aux mineurs d’âge de faire valoir leurs propres convictions indépendamment de celles de leurs parents.
Pour le reste, le fait que le genre soit enseigné en « avant-garde » dans les écoles privées n’est pas étonnant mais au contraire parfaitement prévisible. Les néolibéraux se sont alliés, ces dernières années, aux pédagogos, pour faire de « l’innovation » face au « conservatisme » que représente les enseignants du public. Luc Châtel était parfaitement dans cette logique, c’est pourquoi il introduisit le gender dans les programmes dès 2010. De surcroît, il est plus facile de manipuler et d’intimider un prof du privé qu’un prof du public qui, avec son statut en béton, peut dire « merde » au genre.
Ce n’est pas pour rien que Philippe Meirieu, le fabriquant d’analphabètes, a scolarisé ses enfants dans le privé et veut transformer l’école en entreprise.